Les Jardins du XIX ème Siècle
L'œuvre de Repton marque la transition entre les idéaux du 18ème siècle et les aspirations du siècle suivant, qui verra la réinterprétation du style anglais. Car la véritable innovation du 19ème siècle est l'apparition et la généralisation des parcs municipaux mis à la disposition de tous - et non plus seulement de quelques privilégiée. En Angleterre, John Claudius Loudon fut le premier à plaider en faveur de l'ouverture des jardins publics, affirmés comme « instrument de réforme sociale ». Mais, dans ce même souci, le plus important programme de parcs publics intégré à un plan d'urbanisme est français : c'est la restructuration de Paris, lancée par Napoléon III et orchestrée par le baron Haussmann. L'objectif est d'« aérer » la capitale pour en « chasser les miasmes », c'est-à-dire d'en faire une ville moderne et assainie. En effet, il s'agit d'apporter aux parisiens de l'air et de nouveaux espaces de loisir en ouvrant des espaces, notamment à l'aide de grandes artères et de grands parcs publics.
Ainsi, sous la houlette d'Haussmann œuvrent principalement un ingénieur et un horticulteur chargés d'accomplir ces grands travaux : Adolphe Alphand et Jean-Pierre Barillet-Deschamps - ce duo, et même ce trio, avait en réalité déjà officié à Bordeaux. Concernant les parcs, leur première mise à l'épreuve fut le bois de Boulogne. Suivront l'aménagement du bois de Vincennes, du jardin du Luxembourg et du parc Monceau (1861), la création des jardins des Buttes-Chaumont (1864-1867) et du parc Montsouris (commencé en 1867 mais achevé seulement en 1878 à cause de la guerre de 1870). Il réalise également de nombreux squares et l'ensemble du système des parterres et des rangées d'arbres destiné à relier entre elles les principales réalisations.
L'influence du style anglais est évidente en voyant le plan de ce parc aux lignes sinueuses et irrégulières. On n'est cependant plus dans le pur jardin paysager mais dans une réinterprétation de celui-ci. Nous l'avons dit,dans le premier, il s'agit de recréer des espaces « naturels » : on s'y promène sans parcours prédéfini et les arbres et plans d'eau y sont à l'honneur. Le second, bien qu'il se veuille un espace de dépaysement notamment grâce à des buttes ou des lacs, ne doit jamais « faire perdre ses repères aux promeneurs. L'espace doit être intelligible. »
Aussi peut-on y trouver des panneaux indicateurs, dans cette volonté de clarté et de nécessité de maîtriser le temps répondant à l'esprit de l'époque. Ici, on ne cherche pas à dissimuler qu'il s'agit d'une nature factice - on trouve même bien plus commode qu'il s'agisse d'une nature factice. De plus, on y fait la part belle aux fleurs, que Barillet-Deschamps multiplie à l'envi dans des serres grâce à un système de son invention. Car le 19ème siècle est également celui de progrès techniques qui permirent la réalisation de grandes structures en verre et en fonte ; on construit donc des serres gigantesques qui servent notamment à développer l'acclimatation d'espèces tropicales. Enfin, un mouvement architectural et paysager anglais voit le jour à la fin du 19ème siècle : le mouvement Arts & Crafts, littéralement « arts et artisanats »
L'art devait intervenir partout, et en premier lieu dans la maison, dans les objets usuels : c'est l'idée fondatrice du désigne.