Les jardins du Moyen Ages 

15/12/2019

Les jardins du Moyen Ages 

En 476, Rome est conquise par les barbares. 

C'est la chute de l'Empire Romain et le début du Moyen-âge occidental. On distingue le Haut Moyen-âge (V-Xe s.) et le Bas Moyen-âge (XI-XVe s.). période de guerres incessantes et de récession économique. Dans ces conditions la notion de jardin de luxe et d'agrément se raréfie devant des intérêts plus pragmatiques.

 Seul subsiste les jardins de production. C'est essentiellement dans les sont les détenteurs des savoirs scientifiques, y compris au niveau agronomique et botanique. 

Mais ils perpétuent également les savoir-faire en cultivant eux-mêmes leurs jardins de production, comme le préconise notamment St Bernard.

 On trouve ainsi dans les monastères le « courtil », potager enserré dans les murs, le « jardin de simples » destiné aux plantes médicinales et aromatiques, et le verger ou « pomarium », parfois à l'extérieur des murs mais plus généralement servant d'ombrage au cimetière.

Abbaye de Royaumont
Abbaye de Royaumont

La forme du jardin reprend alors celle de l'hortus romain, jardin clos. 

Sorte d'héritage culturel, le jardin clos permet en outre de protéger les productions des pillages fréquents. Le courtil est un potager régulier formé d'un ensemble de platesbandes rectangulaires, surélevées et délimitées par des fascines de branches tressées, entre lesquelles circule le jardinier. 

Le Bas Moyen-âge est marqué par la reprise du développement économique et la renaissance des arts littéraires et picturaux. Les voyages commerciaux mènent les marchands vers l'Orient et l'Espagne. 

On redécouvre l'art des jardins romains, on admire les jardins mauresques. Les savoirs botaniques s'échangent et se complètent au contact de la civilisation arabe. 

Sous ces influences, les jardins se multiplient dans les riches demeures occidentales, et des parcs publics d'agrément sont créés autour de grandes villes comme Paris, selon les ordonnances carolingiennes.

Le jardin retrouve alors une part de sa vocation ornementale et d'agrément. Certes le jardin reste clos et la composition est le plus souvent régulière, mais les végétaux se mêlent avec plus de liberté et l'intérêt recherché est le plaisir : la fraîcheur, la beauté, les parfums, etc.

L' « herbarium » (ou « jardin de simples ») s'agrandit et s'agrémente de fleurs, et le « viridarium » s'affirme en tant que verger sophistiqué où les fruitiers trônent au centre de massifs fleuris. Les fontaines et les bassins refont leur apparition (influence perse et arabe).

 Des bois pour la chasse, des volières et des pavillons prennent place dans les jardins royaux et princiers. Des labyrinthes de verdure symbolisent la difficulté d'atteindre le Salut Chrétien, mais au même titre que les automates et autres machineries comme dans le parc de Hesdin (XIIIe s.), ils apportent aussi la fantaisie et l' amusement recherchés. 

On ne connaît pas la composition et la forme exactes de ces jardins, mais ils répondent à 2 modèles imaginaires : l' « hortus conclusus » et l' « hortus deliciarum ».

L' « hortus conclusus » est la vision allégorique présentée par l'Eglise. Il est dédié à la Vierge Marie, et il est inspiré des écrits du Cantique des Cantiques. C'est un jardin régi par le désordre harmonieux de la nature où chaque fleur et chaque fruit est un symbole vertueux. L' « hortus deliciarum » est le jardin paradisiaque décrit par la littérature (« Roman de la Rose », 1220-1280) et repris par les peintures flamandes et les enluminures. 

C'est un paradis ressemblant à l'Arcadie, plein d'oiseaux, de fleurs et de fruits immortels, où l'on 'cultive' l'éternité et l'art de 'l'amour courtois'. Mais l'un comme l'autre sont bien à l'abris derrière de hauts murs. Ils renferment la rose, fleur reine du jardin médiéval, symbole de la virginité intacte pour les uns, étendard de la séduction courtisane pour les autres .

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